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L'amas ouvert des Pléiades

copyright Alain Schmitz (décembre 2005)

L'amas ouvert des Pléiades est certainement un des objets célestes les plus connus dans le ciel boréal d'hiver.

Objet connu depuis l'antiquité, ce magnifique amas ouvert se trouve dans la constellation du Taureau et est visible à l'œil nu comme une association de 6 à 9 étoiles, dépendant de l'observateur. L'amas est proche de l'étoile brillante Aldébaran qui elle-même se trouve devant un autre amas ouvert, les Hyades.

Comme les Pléiades sont proches de l'Ecliptique (à 4 degrés seulement), leur occultation par la Lune se produit assez souvent.

L'écliptique se trouve par ailleur entre les deux amas ouverts, et de ce fait, les planètes du système solaire passent d'ailleurs entre eux.

La vision aux jumelles ou au télescope à de faibles grossissements en révèlera la richesse stellaire, l'amas étant constitué de plusieurs centaines d'étoiles brillant comme autant de diamants.

Les méthodes modernes d'observation ont révélé qu'au moins 500 étoiles, la plupart faibles, appartiennent à l'amas des Pléiades, réparties sur un champ de 2 degrés, soit quatre fois le diamètre de la Lune. La concentration est donc plutôt faible comparée à celle des autres amas ouverts.

Selon Kenneth Glyn Jones, la plus ancienne référence connue à cet amas serait due à Hésiode, environ 1000 ans avant JC (Burnham), et avait trait aux saisons pour les besoins de l'agriculture à cette époque. Homère mentionne les Pléiades dans son Odyssée et la Bible y fait référence trois fois.

Les Pléiades sont aussi appelées les "sept soeurs" et, selon la mythologie grecque, les sept filles et leurs parents. Leur nom japonais est "Subaru"; en Perse leur nom est "Soraya", donné à l'avant dernière impératrice iranienne.

Le 4 Mars 1769, Charles Messier introduisit les Pléiades sous le No. 45 dans sa première liste des nébuleuses et amas d'étoiles, publiée en 1771 ; les raisons qui l'ont poussé à inclure cet objet connu (alors que le double amas de Persée n'y figure pas) sont assez obscures : est-ce pour finir son catalogue en entier, ou parce qu'il pensait que l'amas apparaissant au raz de l'horizon au crépuscule pourrait être confondu avec une comète ?

Les photographies à longue pose ont révélé que les Pléiades sont apparemment enveloppées par de la matière nébuleuse, bien visible sur cette image de Alain Schmitz.

Les nébulosités sont de couleur bleutée, caractéristique des nébuleuses par réflexion, réfléchissant la lumière des étoiles brillantes situées près d'elles (ou à l'intérieur). La plus brillante de ces nébuleuses, autour de Mérope , a été découverte le 19 Octobre 1859 par Ernst Wilhelm Leberecht Tempel à Venise (Italie) avec une lunette de 4 pouces (10 cm).

L'extension à Maïa a été trouvée en 1875 (NGC 1432), et les nébuleuses entourant Alcyone, Electra, Celaeno et Taygète en 1880.

Physiquement, la nébuleuse par réflexion est probablement due à de la poussière dans un nuage moléculaire, sans relation avec les Pléiades mais qui croiserait la route de l'amas. Ce n'est donc pas un reste de la nébuleuse dans laquelle l'amas s'est formé, comme le prouvent les différentes vitesses radiales aboutissant à une vitesse relative, de l'un par rapport à l'autre, de 6,8 miles/sec, ou 11 km/sec.

Selon des derniers résultats publiés par une équipe de Genève, l'âge de l'amas des Pléiades serait de 100 millions d'années. Cela est beaucoup plus que l'âge "canonique" précédemment publié de 60 à 80 millions. Il a été calculé que les Pléiades, en tant qu'amas, ont une espérance de vie de seulement 250 autres millions d'années (Kenneth Glyn Jones) ; à ce moment les étoiles se seront éparpillées et suivront leurs orbites comme des astres isolés (ou multiples).

La distance de l'amas a été déterminée récemment par mesure directe de la parallaxe à l'aide du satellite astrométrique Hipparcos de l'ESA ; selon ces mesures, les Pléiades sont à une distance de 380 années-lumière.

Cliché de Alain Schmitz, avec un Canon 300D modifié au foyer tu télescope Takahashi CN-212 au foyer Newton. Compositage median de 15 poses de 3 minutes.

Références : http://www.obspm.fr/messier/f/m045.html

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