La nébuleuse de l'Haltère M27 (ou Dumbbell) fut la première nébuleuse planétaire à être découverte. C'est le 12 Juillet 1764 que Charles Messier découvrit ce nouvel et fascinant type d'objets et décrivit celui-ci comme une nébuleuse ovale sans étoile. Le nom anglais "Dumb-bell" (haltère) remonte à sa description par John Herschel.

Située dans la constellation du Petit Renard, le diamètre angulaire de la partie lumineuse de son corps est presque de 6 minutes d'arc, avec un faible halo atteignant 15 minutes, soit la moitié du diamètre lunaire. Sa magnitude visuelle apparente estimée à 7,4 la met aussi parmi les plus brillantes.
En pleine voie lactée, elle est déjà observable aux jumelle, et révélera toute sa splendeur au télescope, éventuellement muni d'un filtre OIII ou UHC afin d'accentuer le contraste par rapport au fond du ciel.
Les nébuleuses planétaires sont des enveloppes de gaz peu dense en expansion entourant une
petite étoile très chaude, appelée naine blanche. Le gaz reçoit des rayonnements ultra-violets provenant de l'étoile centrale, rayonnements qui sont en partie absorbés puis ré-émis sous forme de lumière visible. En général, l'étoile centrale était une géante rouge qui s'est effondrée en rejetant brutalement son enveloppe de matière superficielle (nova). Cette enveloppe de matière éjectée est à l'origine de la nébuleuse planétaire.

Notre étoile, le Soleil, devrait terminer son évolution de la même manière.
Le taux d'expansion de M27 est de 6,8 secondes d'arc par siècle, permettant d'estimer son âge à 3 000 ou 4 000 ans et de penser que l'éjection de la coquille a dû être observée à cette époque reculée. L'étoile centrale de M27, avec une magnitude de 13,5, est une sous-naine bleutée extrêmement chaude aux environs de 85 000 K.
Comme pour la plupart des nébuleuses planétaires, la distance de M27 n'est pas bien déterminée (donc aussi ses véritables dimensions et sa brillance intrinsèque) mais elle se situe probablement autour de 1000 années-lumiere.


Informations techniques
L'originalité de cette superbe image réside dans le choix d'extraire l'information de la nébuleuse dans des longueurs d'onde bien précises -- grâce à des filtres interférentiels (AstroDon) -- à savoir la raie de l'hydrogène (Halpha = 656.3 nm), la raie de l'oxygène (OIII = 500.3 nm) et la raie du souffre (SII = 673.0 nm), des régions là où la nébuleuse émet de la lumière de facon bien particulière (associée aux atomes cités ci-dessus).

L'image en "fausses couleurs" réside d'une trichromie Rouge = Halpha, Vert = OIII, et bleu = SII ; technique parfois utilisée par le télescope spatial du HST (Hubble) pour des objets similaires. Les trois couches individuelles illustrées en bas montrent bien les différentes structures dans les trois zones.
Au total, 2 heures de poses (6 poses de 20 minutes – 2 dans chaque couche) avec la SBIG ST-10 XME au foyer d'une lunette apochromatique Astro-Physics de 130 mm de diamètre, ouverte à f/6.

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